Discours sur l'état d'avancement du processus électoral

Mes chers compatriotes,

J'ai souhaité m’adresser à vous afin de vous tenir informés de l’état d’avancement du processus électoral concernant l’élection présidentielle du 27 août 2016.

Le candidat malheureux à la présidence a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle.

J’ai également déposé devant la Cour constitutionnelle des éléments démontrant la violation de notre code électoral.

La Cour rendra ses conclusions conformément à la loi et aux délais constitutionnels.

J’ai donc décidé, comme je l’ai toujours fait depuis que ce processus électoral a été engagé, de faire confiance à nos institutions et à la démocratie.

J’ai déjà eu l’occasion de vous dire que la démocratie est un exercice de tous les jours, difficile et exigeant.

Pourquoi ?

Parce que la démocratie n’offre ni solutions, ni pratiques magiques, elle dépend des gens et de leurs comportements.

La démocratie a le rythme de ses échéances, et celui que nous devons respecter cette fois ci est celui de la Cour constitutionnelle.


Et ceux à qui cela poserait problème doivent apprendre à le respecter.

L’histoire nous a appris des choses.

À travers les siècles, ceux que la démocratie gène agissent et ont toujours agi de la même façon.

Ils ont créé des événements dramatiques pour rendre son exercice impossible.

Alors je veux appeler les Gabonais à l’extrême vigilance.

Je regarde que dans les événements récents que nous avons vécus, les mots ont toujours précédé les faits, comme une prophétie que l’on

voulait voir se réaliser.

On a crié au putsch ? Et on a attaqué l’Assemblée nationale.

On a crié au bâillonnement de la liberté d’expression ? Et on a attaqué la télévision nationale et des télévisions privées. On a incendié un uotidien et saccagé une imprimerie.

On a parlé de peuple en colère ? Et on a retrouvé dans la rue des éléments armés, infiltrés et téléguidés, qui ont tiré sur nos forces et dont le but ultime est de semer le chaos.

Les paroles ont toujours précédé les actes pour tenter de justifier ces mêmes actes, et les rendre légitimes.

Alors quand j’entends employer le mot charnier, je ne peux rester sans m’interroger, sans être inquiet.

Fort de l’observation des semaines que nous venons de vivre, je ne veux pas que certains les créent pour les rendre réels.

J’appelle donc les Gabonais à la vigilance et à l'esprit critique.

Je ne veux pas que la vie de nos compatriotes devienne un argument politique pour des désespérés prêts à tout.

Je ne veux pas que l’on tue des Gabonais ou toute autre personne vivant au Gabon pour prouver que l’impensable existe.

L’Afrique dans les années 90 a déjà vécu ce type de calculs cyniques et macabres mais à l’arrivée, celui qui paye c’est toujours le peuple.

Avant d’être Président de la République, j’ai occupé des fonctions qui ont mis la sécurité des Gabonais sous ma responsabilité, notamment

en tant que Ministre de la Défense nationale.

Jamais je n’ai mis la vie d’un Gabonais en danger, jamais je n’ai attenté à leur liberté.

Je sais que la violence ne laisse qu’une chose derrière elle ; cette chose c’est le malheur.

Dans ce cadre, j’ai demandé aux autorités compétentes de prendre toutes les dispositions pour que d’un côté, la sécurité des Gabonais soit assurée dans les gestes les plus simples de leur vie quotidienne et que,

d’un autre côté, nous puissions mener toutes les vérifications possibles pour faire la lumière sur ces propos irresponsables qui visent à discréditer le Gabon et imposer une stratégie de la peur et de la terreur.

Pour moi, la vie des Gabonais vaut plus que tout.

L’idée qu’elle soit l‘objet d’un sordide calcul politicien mortifère me révulse.

Soyez vigilants.

 
Prenez soin de vous. Ne vous laissez pas embarquer dans des aventures désastreuses, menées par des hommes qui ne respectent ni nos institutions, ni la vie humaine.

Au contraire, faites confiance, comme j’ai décidé de le faire moi-même, à nos institutions et à la démocratie.

Une démocratie exigeante et claire.

Une démocratie qui demande de la responsabilité.

Que Dieu bénisse le Gabon.