Education/Echanges : L’Enseignement privé confessionnel chez Daniel Ona Ondo
Dans le cadre des échanges permanentes entre le gouvernement de la République et les partenaires au développement, une délégation de l’Enseignement privé confessionnel, conduite par Monseigneur Basile Mvé Engone, Archevêque de Libreville et composée des Présidents de l’Eglise Evangélique du Gabon et celui de l’Eglise de l’Alliance Chrétienne est allée, le 5 novembre 2014, présenter au Premier Ministre, Chef du gouvernement, le Professeur Daniel Ona Ondo qui était assisté du Ministre en charge de l’Education Nationale, Mme Ida Reteno Assonouet, les difficultés auxquelles elle est confrontée dans l’exercice de leurs missions de bras séculier de l’Etat dans la formation de l’élite de demain.
Au menu de cette audience sollicitée par les Hommes de l’Eglise, les remerciements de l’Archevêque de Libreville au nom de ses pairs à l’endroit du Chef du gouvernement qui a bien voulu leur accorder ces moments d’échanges et ce, malgré son calendrier de travail chargé actuellement. C’est ainsi que, prenant la parole en premier, le Président de l’Eglise Evangélique du Gabon, le Révérend Pasteur Jean-Jacques Ndong Ekouaghé a présenté la situation peu reluisante de cet ordre confessionnel. Il a notamment plaidé la situation des nouveaux bacheliers de l’un des établissements de l’EEG situé à Bitam, au nord du Gabon et qui ne sont pas éligibles au niveau de l’Agence Nationale des Bourses du Gabon (ANBG) par la simple négligence de l’un des responsables de cette congrégation.
Il a ensuite exposé l’épineux dossier du manque criard des enseignants du second degré. En effet, le Président de l’EEG a fait savoir que l’ordre pour lequel il est le Premier responsable était constamment amputé de ses meilleurs enseignants par des affectations ne tenant pas souvent compte du plan de progression préalablement dressé par la hiérarchie. Autres problèmes posés par l’EEG, le renouvellement des infrastructures d’accueil et surtout, le relèvement à la hausse d’une subvention de l’Etat qui ne répond plus aux attentes de l’heure.
Quant au Président de l’Eglise de l’Alliance Chrétienne du Gabon, il a laissé entendre que l’enseignement privé confessionnel avait les mêmes problèmes que qu’il fallait pour ce qui concerne son ordre, voir comment disposer des postes budgétaires fixes des enseignants. Il a aussi fait allusion au sempiternel problème de refus de certains enseignants à aller faire leurs preuves à l’intérieur du pays, sans oublier d’évoquer la stagnation de la subvention de l’Etat depuis des décennies.
Pour Basile Mvé Engone au nom de l’enseignement catholique, le mal est profond compte tenu de l’évolution de la masse apprenante année après année. Il a notamment cité la vétusté des infrastructures existantes, la rareté de la construction des nouveaux locaux d’accueil, la promiscuité de celles qui existent avec les habitations, des effectifs pléthoriques dans les salles de classes à cause de l’arrivée massive des entrées en sixième, l’insuffisance des équipements didactiques , l’absence des logements des enseignants à l’arrière-pays, accentuée par un manque d’enseignants dans plusieurs matières. L’Archevêque de Libreville situe cette carence à près de 300 professeurs, toutes matières confondues. Autre problème présenté au Premier ministre par Monseigneur Basile Mvé Engone, le souhait pour cet ordre de suivre ses élèves devenus étudiants car, après l’obtention de leur baccalauréat, ils se retrouvent dans un environnement totalement différent de leur point de départ. D’où le plaidoyer du prélat au gouvernement afin qu’il puisse aider l’enseignement privé catholique à continuer dans le supérieur.
Poursuivant dans ses propos, l’Archevêque de Libreville a plaidé pour la révision de la loi d’orientation qui a forcément une incidence sur l’équipement du cadre d’accueil des apprenants. Avant de clore son propos, il a préconisé le relèvement des frais de scolarité versés par l’Etat aux élèves orientés dans ces établissements. Il a par ailleurs déploré le fait que, faute d’un recrutement durable et régulier des enseignants, les résultats de l’enseignement privé catholique prennent un sérieux coup ses dernières années. En somme, le prélat a fait savoir qu’ils étaient tous conscients des enjeux éducatifs du moment qui exigent, une certaine norme.
Mme le Ministre en charge de l’Education nationale, Ida Reteno Assonouet a pour sa part, fait savoir que la réflexion actuelle encours au niveau du département dont elle a la charge devrait donner des conclusions qui tiennent compte des différents problèmes évoqués par les uns et les autres.
Après avoir écouté chacun des intervenants, le Premier ministre a déclaré avoir pu cerner les problèmes liés au fonctionnement de leurs différents ordres. Il leur a rappelé que pour faire l’Emergence comme voulu par le Chef de l’Etat, il faut des hommes biens formés. Daniel Ona Ondo, tout en reconnaissant le bien-fondé et l’apport de ces partenaires de l’Etat, a fit savoir que beaucoup de jeunes frappaient à leurs portes. Il a pour cela, laissé entendre que l’Etat fera tout ce qui est à son pouvoir pour remédier à certains dysfonctionnements. Il a aussi dit qu’il n’était pas normal que des classes soient surchargées comme c’est souvent le cas dans des établissements publics.
Pour lui et en tant qu’enseignant, une classe saturée ne facilite nullement le travail de l’enseignant. S’agissant de la subvention annuelle, le Premier Ministre a dit que le gouvernement regardera comment y apporter des modifications, mais, a tenu à rappeler que celle-ci devra être destinée uniquement pour ce pourquoi elle est débloquée. En définitive, il a appelé à une gestion rationnelle de la subvention allouée. In fine, Daniel Ona Ondo a appelé à la mise en place d’un cadre de concertation permanente entre le gouvernement et les partenaires qu’est, l’enseignement privé confessionnel.