Situation en RCA/Commission d'enquêtes : L'Avis du Gabon sollicité

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Mise en place en 2013 par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, la Commission internationale d'enquêtes sur la République Centrafricaine que préside l'Avocat Camerounais, Me Bernard Acho Muna et qui sillonne l'Afrique centrale actuellement, a été reçue en audience, le 30 mai 2014 par le Premier ministre gabonais, Chef du gouvernement, le Professeur Daniel Ona Ondo.

Pour le président de cette commission, il s'agissait de présenter ce mini tribunal au Premin.er ministre gabonais et de solliciter le point de vue de ce pays, l'un des acteurs majeurs dans la recherche de la solution pacifique dans ce pays en proie à des crises à répétition. « Nous sommes la Commission internationale pour enquêter sur les crimes de guerre, les exactions et les violations des droits humanitaires et le droit international en République Centrafricaine  », a déclaré Me. Bernard Muna qui a été introduit au cabinet du Chef du gouvernement par le Représentant Résident du système des nations unies au Gabon, Mme Marie-Evelyne Pétrus Barry.

Il a fait savoir qu'en tant que pays de la sous-région et pôle d'attraction pour les différentes rencontres organisées en vue d'une issue pacifique à la crise centrafricaine, la position du Gabon est d'une importance capitale et le rapport attendu par le Conseil de Sécurité des Nations Unies ne saurait être complet sans les avis des chefs d'Etat de la Cemac. Lors de cette rencontre, les deux parties ont échangé sur plusieurs autres sujets relatifs à la sécurité dans la sous-région en général, et en RCA en particulier.

Pour Me Bernard Muna, la solution pour une stabilité durable de la sous-région passe nécessairement par des actions communes et ciblées des états membres. L'hôte du Premier ministre a cependant déploré le fait que, en dépit de la très bonne volonté des pairs de la sous-région et de la disponibilité de certains acteurs sur le terrain, la situation se soit dégradée avec une flambée de violence mettant en péril tout espoir de paix. Sans vouloir plonger dans le pessimisme, Me Muna a dit être conscient de la difficulté de la mission de la commission malgré la présence de son bureau à Bangui où il ne fait pas toujours bon de travailler.

Il a laissé entendre que le travail sur le terrain va se poursuivre après cette première mission dans les différents pays de la sous-région et qui consiste à recueillir les points de vue des dirigeants. La commission va entendre les victimes, recenser tous les crimes commis et rechercher les éventuels coupables afin qu'au bout du compte, un point final soit fait au Conseil de Sécurité de l'O.N.U qui devra statuer en dernier ressort. Me Muna a aussi informé le Premier de ce qu'un premier rapport dit préliminaire a été fait, en attendant de le compléter par un travail supplémentaire du terrain en vue d'obtenir un rapport final.

Après le Congo et le Gabon, la Commission poursuivra son périple par le Cameroun, la Guinée équatoriale et le Tchad, avant de regagner Bangui où elle est basée. C'est le Conseil de Sécurité des nations Unies qui décidera de la suite à donner aux évènements.