Les mines au centre d'intérêt de la visite d'Etat d'Ali Bongo Ondimba en Australie

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 « Le Gabon est ouvert aux investisseurs. C'est un pays stable, au coeur de l'Afrique, qui offre de nombreuses opportunités d'investissements notamment dans le secteur minier. Depuis 2010, nous avons réussi à attirer plus de 4 milliards de dollars d'investissements directs étrangers hors secteur pétrolier et extractif. C'est la preuve de notre crédibilité. [...] J'encourage les responsables économiques gabonais à venir en Australie et les Australiens à venir au Gabon. Le Gabon vous est ouvert. » 

C'est par ces mots prononcés à l'endroit des hommes d'affaires australiens rencontrés à Perth, la capitale minière de l'Australie, lors d'un petit-déjeuner organisé par l'AABC (Australian African Business Council) et l'AAMIG (Australian Africa Mining Investment Group que le Président de la République, Chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba a achevé sa visite d'Etat dans ce pays continent.

Le potentiel minier au coeur du développement économique du Gabon

Avec de nombreuses ressources minérales disponibles - manganèse, fer, cuivre, or, diamant, bauxite, sels de phosphate, magnésium, terres rares, ... - et plus de 900 gisements miniers actuellement répertoriés, le secteur minier gabonais offre de très belles perspectives de développement. En 2015, le Gabon devrait devenir le premier producteur mondial de manganèse. Le pays possède également un énorme potentiel en fer. Le gisement de Bellinga est estimé à 4 milliards de tonnes, avec 1,5 milliard de tonnes de réserves prouvées. La première exploitation industrielle d'or vient tout juste de commencer avec une production déjà estimé à près de 1,2 million de tonnes d'or pur par an.

« Nous sommes en train de réformer nos institutions et de changer notre économie. Nous avons du pétrole, mais ce n'est pas suffisant pour nous développer. Nous voulons nous diversifier et l'exploitation minière peut être ce moteur pour la croissance du Gabon. C'est la raison pour laquelle nous sommes ici. Nous recherchons des partenaires solides sur le long terme pour l'exploitation et la transformation locale », a ajouté le chef de l'Etat gabonais pour souligner l'importance qu'est appelé à jouer le secteur minier au Gabon.

Un cadre attractif pour les investisseurs

Tout en énumérant les différentes ressources exploitables, le Ministre de l'Industrie et des Mines Régis Immongault a pour sa part mis en avant les avantages offerts par le Gabon aux investisseurs étrangers :

· stabilité politique et macro-économique ;

· stabilité de la politique fiscale ;

· un accent mis sur la transparence et la bonne gouvernance : le Gabon est noté par les agences de notation Fitch Ratings et Standard & Poor's ;

· un secteur financier efficace ;

· le lancement d'un Plan National d'Infrastructures qui appuiera notamment l'exploitation minière.

Par ailleurs, la révision du code minier du Gabon, dont la nouvelle mouture devrait être adoptée dans les prochains mois, offrira un cadre davantage attractif pour les investisseurs.

« Nous attendons les entreprises australiennes pour aider au développement de notre secteur minier. Le Gabon est une destination de choix ouvert à tous les investisseurs dans le secteur des mines et des infrastructures » a souligné le Ministre.

S'inspirer des meilleures pratiques

Le chef de l'Etat gabonais s'était déjà rendu hier sur des sites miniers exploités par BHP Billiton dans l'Etat d'Australie Occidentale, à Port Hedland et à Whaleback. La taille de ces sites miniers et le développement des infrastructures annexes qu'ils ont nécessité présentent des similitudes avec des projets actuellement en cours d'étude au Gabon.

En Afrique, BHP Billiton opère principalement en Afrique du Sud, au Mozambique, en Algérie et en Angola. Le géant minier australien, dont la capitalisation boursière fin décembre 2011 était estimée à plus de 110 milliards Usd, est considéré comme une référence internationale dans le domaine de la gestion de sites miniers.

Le Président Ali Bongo Ondimba a donc souhaité étudier les modes d'organisation et de gestion du géant minier australien et plus particulièrement les infrastructures : routes, chemin de fer, port dédié en eaux profondes, centrale électrique, mais également les investissements communautaires pour l'établissement de villes nouvelles. Ce type d'infrastructures est en effet considéré à la fois comme un levier de développement pour ce type de projet mais également comme un élément fondamental pour en juger la viabilité.

L'autre expertise qui a été recherchée par la délégation gabonaise en Australie concerne le renforcement des capacités. Le développement du secteur minier au Gabon va requérir dans les prochaines années des ressources humaines qualifiées pour répondre aux besoins des entreprises. Des fonctionnaires du Ministère de l'Industrie et des Mines ont rencontré à cette fin des responsables de l'International Mining for Development Centre. Cette faculté spécialisée dans les ressources minérales et leur exploitation dépend de l'University of Western Australia (UWA), la plus importante université de l'Etat d'Australie Occidentale. Au cours de cette rencontre, les deux parties ont échangé sur le soutien qui pourrait être apporté au Gabon pour la création d'une école des mines au Gabon et pour des programmes de formation continue pour les fonctionnaires du Ministère.

Un nouveau succès dans la politique de diversification des partenariats

De par les possibilités de coopération bilatérale explorées dans le domaine minier, agricole et sur le renforcement des capacités, cette visite d'Etat de six jours du Président Ali Bongo Ondimba en Australie - la première effectuée par un président gabonais - peut déjà être considérée comme un succès.

« Nous sommes venus ici pour échanger et pour apprendre. Des entreprises australiennes sont considérées comme des références internationales dans plusieurs secteurs. [...] Je suis très confiant sur l'avenir de notre partenariat avec l'Australie », a-t-il conclu au terme de son séjour.

Le Gabon était en 2010 le troisième partenaire africain de l'Australie derrière l'Afrique du Sud et le Nigeria, avec des échanges commerciaux s'élevant à près de 400 millions Usd, composés principalement par l'exportation vers l'Australie de pétrole. Cette visite d'Etat doit donc permettre d'augmenter les échanges commerciaux et d'assistance entre les deux pays et de les diversifier au-delà du pétrole.

L'Australie est en mesure d'être le partenaire sur le long terme qui lui permettra de développer son potentiel minier. Sur le seul continent africain, plus de 200 entreprises minières australiennes sont actives dans 42 pays - exploration, extraction et transformation confondues - pour un investissement total estimé à plus de 25 milliards Usd selon le Ministère australien des Affaires Etrangères et du Commerce