« La Fédération de Russie offre un don de matériels militaires pour protéger les Parcs nationaux et les éco-gardes du Gabon »

Libreville, le 28 novembre 2019 – La criminalité environnementale représente aujourd’hui non seulement un véritable fléau pour la protection et la préservation de l’environnement dans le monde, en Afrique et singulièrement au Gabon, mais surtout une réelle menace pour la sécurité des Etats voire pour les modes et conditions de vie des populations.

Aussi, la République Gabonaise a-t-elle défini des orientations et pris des mesures susceptibles d’améliorer les capacités opérationnelles de lutte contre le braconnage sur son territoire, surtout au niveau de ses treize (13) parcs nationaux. Il s’agit notamment des mesures de protection des espèces rares, comme les éléphants de forêt, dont le Gabon abrite plus de la moitié du Continent.

Il est toutefois à déplorer une intensification de la criminalité contre les espèces sauvages et une violence sans précédent perpétrée par les braconniers et trafiquants des espèces sauvages et de leurs produits, notamment les défenses d’éléphant, les cornes de rhinocéros, les écailles de pangolin et les peaux de panthères, qui opèrent dans les espaces protégés. En effet, appuyés par des organisations criminelles, ces braconniers et trafiquants sont suréquipés, voire surarmés et n’hésitent pas à user d’une violence extrême à l’encontre des gardes forestiers.

Ils sont également impliqués dans l’orpaillage illicite, le trafic de stupéfiants, voire d’êtres humains. Actuellement, il y a de fortes indications selon lesquelles les recettes générées par ces activités illicites seraient destinées au financement d’actions terroristes sur le Continent.

En Afrique, on dénombre que plus de mille (1 000) gardes forestiers ont ainsi été victimes, dans l’exercice de leurs fonctions, de ces criminels en l’espace d’une décennie. Dans la sous-région, une trentaine de personnes meurt chaque année en protégeant les réserves.

Au Gabon, depuis maintenant six ans, des bandes criminelles, organisées et équipées d’armes de guerre, n’hésitent pas à attaquer les éco-gardes de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) ainsi que les forces de défense et de sécurité. Ce fut notamment le cas dans les parcs nationaux de Minkebe, Mwagna et Birougou, où de nombreux éléphants ont été abattus et leurs défenses prélevées.

A cet égard, le manque d’équipement des Compagnies des parcs nationaux (CPN) et des éco-gardes, ne leur permet pas de faire face efficacement aux braconniers et de protéger nos réserves ainsi que nos populations.

C’est fort de ce constat alarmant et préoccupant que dans le cadre du renforcement de la gouvernance de nos ressources naturelles et pour lutter contre le braconnage en particulier, la Fédération de Russie a octroyé à la République Gabonaise, un don important de matériel militaire qui servira exclusivement aux éco-gardes et aux Compagnies (CPN) de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN).

Le matériel offert par le ministère de la Défense russe traduit la vision commune de Son Excellence Monsieur Ali Bongo Ondimba, président de la République, chef de l’Etat, et de Son Excellence Monsieur Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, en matière de protection de la nature et de préservation de l’environnement.

Selon le ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du plan climat et du plan d’affectation des terres, le Professeur Lee WHITE : « Les parcs nationaux représentent un énorme potentiel économique et communautaire pour les populations rurales. C’est en renforçant la gouvernance de nos ressources naturelles que nous pourrons développer des activités économiques tel que l’écotourisme, et qui permettront de générer des revenus et de créer des emplois durables ».

Pour sa part, Son Excellence Monsieur Dmitry Kourakovambassadeur de la Fédération de Russie, a réitéré la volonté de son pays de soutenir les efforts du Gabon dans la lutte contre la criminalité environnementale.

« Au-delà des impacts sociaux, économiques et écologiques, le braconnage et le trafic d’espèce sauvages ont un impact considérable sur la sûreté et la sécurité nationale.

A travers ce don, la Fédération de Russie entend renforcer la coopération avec le Gabon dans le domaine de l’environnement et contribuer à la survie du patrimoine naturel de notre planète », a-t-il déclaré.

Pour rappel, l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) est une Institution de l’Etat en charge de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière de parcs nationaux. A ce titre, elle a pour missions d’assurer la protection des espèces sauvages et des ressources naturelles, d’œuvrer au développement efficient du réseau des parcs nationaux et de les valoriser.

L’Agence est assistée dans ses missions par les forces de la Gendarmerie nationale qui disposent de Compagnies des parcs nationaux (CPN) dont le rôle porte sur la surveillance, la prévention et la répression des infractions commises au sein des Parcs.

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