Jean-Yves Le Drian reçu par Ali Bongo Ondimba

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Le Ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian qui était à Libreville le 22 novembre 2013 a été reçu par le Président de la République, Chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba avec qui il a discuté de plusieurs sujets d'actualité de l'heure et aussi de la coopération militaire entre Libreville et Paris.

L'entretien entre les deux personnalités a eu pour point de chute, la situation qui sévit en République Centrafricaine avec un climat d'insécurité qui interpelle la plupart des pays de la sous-région d'Afrique centrale. C'est ainsi que la visite du ministre français de la Défense intervient au moment où des remous sont entendus dans ce pays frère du continent au point où la France a déployé un important contingent de ses hommes pour sécuriser l'aéroport de la Bangui.

Dans les échanges entre les deux hommes, Jean-Yves Le Drian a affirmé que le Gabon et son pays étaient « tout à fait conscients l'un et l'autre de la nécessité d'agir, et d'agir dans le cadre d'un mandat international ». Ce qui amène à se rappeler que le 20 novembre, le président François Hollande a demandé à la communauté internationale d' « agir » au plus vite pour mettre fin aux exactions contre la population en Centrafrique. Ce du fait que les autorités de la transition peinent à contrôler le pays et les affrontements armés provoquent le déplacement de milliers de personnes, sans qu'une solution n'ait jusqu'ici pu ramener la stabilité. Face à l'ampleur des événements, le président de la transition Michel Djotodia, porté au pouvoir par la coalition rebelle Séléka a promis le mardi 19 novembre 2013 des mesures exceptionnelles. Mais il faudra du temps pour que l'on sache de quelles mesures il est question, le communiqué n'ayant donné aucune précision.

La précédente rencontre entre Ali Bongo et Jean Yves Le Drian remonte à juillet 2012 à Paris, en marge de la visite du président gabonais à l'Elysée à ce moment là. Les deux hommes avaient alors évoqué les questions de sécurité, maritime notamment. Le Gabon est en effet un point important du positionnement des forces françaises sur la façade Atlantique du continent africain. Le millier de bonshommes positionnés à Port-Gentil et au camp De Gaulle à Libreville disposent de capacités opérationnelles leur permettant d'intervenir dans toute la sous-région d'Afrique centrale.

Le sixième Bataillon d'infanterie marine aéroporté (6è BIMa) compte en moyenne 1000 hommes au Gabon depuis 1960, année de la signature des accords de défense entre les deux pays. La mission principale de ce détachement est d'assurer la sécurité, en cas de menace, des 12.000 ressortissants français qui vivent au Gabon. Mais, les troupes françaises pré-positionnées au Gabon sont également un dispositif stratégique pour d'éventuelles opérations menées dans d'autres pays d'Afrique comme le Tchad, la Côte d'Ivoire et, pourquoi pas, la RCA.

Selon, l'AFP, « La France compte actuellement en Centrafrique un peu plus de 400 militaires, qui contrôlent essentiellement l'aéroport de Bangui. Environ 350 hommes ont par ailleurs été embarqués à bord d'un bâtiment de la marine nationale, le BPC Dixmude, qui a quitté Toulon samedi à destination du golfe de Guinée. Equipés de véhicules blindés légers, type VAB et VBL, et d'hélicoptères, ces éléments constituent une force pré-positionnée pour le cas où les effectifs français en RCA devraient être prochainement renforcés. »

La visite au Gabon du patron français de la Défense rentre dans le cadre d'une offensive diplomatique lancée par la France pour obtenir l'adhésion des Etats de l'Afrique centrale sur un projet de résolution de l'ONU concernant la crise centrafricaine