Forum National sur l'Emploi : Le Gouvernement mobilisé pour la question de l'emploi

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Le Premier ministre, Chef du gouvernement, Raymond Ndong Sima a procédé, le 17 octobre 2013 et au nom du Président de la République, Chef de l'Etat Ali Bongo Ondimba empêché, à l'ouverture du premier Forum National de l'Emploi sous le thème très évocateur de « Quelle politique nationale de l'emploi dans le cadre du Plan Stratégique Gabon Emergent ».

Prenant la parole en premier, le directeur général des Ressources humaines au Ministère de l'Economie, de l'Emploi et du Développement Durable, M. Guy Ekouma Zué, tout en se réjouissant de la tenue des présentes assises, a informé l'auditoire de ce que ce premier forum national proposera quelques pistes de solutions au gouvernement afin que chaque compatriote accède à un emploi décent et participe ainsi à sa manière au développement du Gabon.

L'objectif ainsi assigné par les pouvoirs publics ne pourra être atteint que si la courbe du chômage était inversée car, selon lui, cet état de choses est une véritable gangrène de la société qui touche, d'après les chiffres de l'enquête nationale sur l'emploi et le chômage, près de 20,4% des effectifs ; les plus touchés étant les jeunes et les femmes. Toujours dans son propos, Guy Ekouma Zué a fait remarquer que cette situation, extrêmement dommageable à la vision du Chef de l'Etat de faire du Gabon un pays émergent à l'horizon 2025, méritait d'être portée à une réflexion nationale.

Faisant allusion à l'autorisation du Chef de l'Etat pour la tenue de ce forum, le directeur général des Ressources humaines a indiqué qu'il s'agit là d'une décision de rompre avec les mesures parcellaires et individuelles qui n'ont pas donné de résultats significatifs par le passé, pour une politique d'emploi plus ambitieuse et crédible. Il a par ailleurs rappelé qu'aucun pays développé n'était épargné par le chômage. Ainsi, la mondialisation et l'interdépendance des pays qu'il engendre donnent finalement un volet international à la politique d'emploi, réduisant ainsi l'efficacité des solutions strictement nationales.

Guy Ekouma Zué a également rappelé qu'en 2004, les Chef d'Etat et de gouvernements réunis dans un sommet à Ouagadougou avaient décidé de placer l'emploi au coeur des stratégies de développement de leurs pays respectifs, chacun avec ses spécificités. Pour ce qui concerne le cas du Gabon, des efforts multiformes avaient été consentis en vain.

L'on a notamment assisté à l'avènement de l'Office national de l'emploi (ONE), le fonds d'insertion et de réinsertion, l'Agence de Promotion de la petite et moyenne entreprise et la petite industrie, l'Agence de promotion des investissements privés, le fonds de développement et d'expansion de la petite et moyenne entreprise et la petite et moyenne industrie, le Fonds d'aide et de garantie. Autres éléments mis en place, le Plan d'urgence pour l'Emploi et la Formation professionnelle ; instrument ayant été concrétisé par l'adoption du Premier Pacte national pour l'emploi. L'orateur a cependant déclaré que, malgré ces nombreux efforts, de nombreux jeunes gabonais restent sans emploi, s'ils n'occupent pas des emplois précaires, notamment dans le secteur informel. Autre fait majeur relevé par le directeur général des Ressources humaines, des questions liées à la fiscalité et à une législature du travail qui sont des freins à toute volonté de recrutement ; ajouté à cela, une qualification quelconque des demandeurs.

Aussi et suivant les différents ateliers retenus pour ce forum, à savoir : « la politique d'accompagnement vers l'emploi », « la politique de promotion de l'auto-emploi », et « la politique d'emploi dans l'entreprise », les organisateurs en attendent les retombées car, dira l'orateur, c'est par un travail et un emploi décent que l'homme s'intègre, se socialise et devient un acteur à part entière de l'émergence de son pays.

Pour le ministre en charge de l'Economie, de l'Emploi et du Développement Durable, M. Luc Oyoubi, toutes les personnes concernées par la tenue de la présente rencontre témoignent leur reconnaissance à l'endroit du Chef de l'Etat pour avoir pris l'initiative de faire organiser ce forum. Il a fait remarquer que, en dépit d'un taux de croissance économique en hausse, avoisinant les 8%, le chômage ne cesse de grimper surtout au milieu des jeunes et des femmes. Il a dit que le secteur hors pétrole dont la performance se situerait aux environs de 10,4% était un indice indispensable pour continuer dans l'accroissement économique.

Toujours dans cette lancée, le ministre a laissé entendre que le pays était toujours confronté à une problématique cruciale avec le chômage des jeunes alors même que cette tranche de population constitue à elle seule une main d'oeuvre potentielle pour le développement industriel du Gabon. Sur le plan de la croissance humaine, Luc Oyoubi a expliqué qu'en l'état, le système social basé sur le principe de la répartition devrait en tirer profit car, cela offre une plus large marge de manoeuvre pour l'épargne. Le principal défi majeur concerne la formation des jeunes avec des profits souhaités par les demandeurs.

Et, parmi les pistes de solutions, figurent en bonne place l'encouragement de l'entreprenariat afin que les jeunes deviennent leurs propres employeurs et créent aussi des emplois pour les autres compatriotes. A l'instar des autres décideurs, le ministre de l'Economie attend des retombées significatives de ce forum. 

En guise d'ouverture de ce premier forum, le Premier ministre a, au nom du Président de la République, relevé le caractère important de ce forum devra jeter les bases d'une lutte sans merci contre le chômage. Il a fait remarquer que la complexité de la nature d'un chômage, pensé d'abord comme essentiellement conjoncturel au départ, mais qui apparaît comme structurel et à certains égards frictionnel. Il a déclaré que le diagnostic ainsi fait sur le chômage met en lumière la césure qui semble persister entre un système éducatif qui couvre l'entièreté des populations jeunes dès le cycle primaire et l'inadéquation manifeste de leur formation avec les besoins des activités économiques, commerciales et industrielles. Raymond Ndong Sima a par ailleurs fait remarquer que le chômage actuel est non seulement en disharmonie avec les efforts et les réformes engagés ces dernières années, mais, apparaît aussi comme l'expression d'une lacune majeure affectant principalement la fondation du capital humain.

Toujours poursuivant dans ce diagnostic, le Premier ministre a indiqué que ces maux étant notoirement connus, il suffisait maintenant de penser et de trouver des solutions durables et soutenues sans que soient remis en cause les objectifs fondamentaux du Gabon, ni le respect de ses grands équilibres. Sur un tout autre aspect, Raymond Ndong Sima a noté que le chômage devenait, à l'heure de l'intégration, un phénomène transnational dont le traitement requiert la mobilisation de toutes les intelligences.

Pour lui, il n'a pas qu'une dimension économique, mais, culturelle, technologique, philosophique et politique. Aux questions de savoir quelle formation donner aux jeunes gabonais dans un monde de plus en plus concurrentiel et où les besoins du marché semblent évoluer plus vite que les reformes dans un système éducatif ?, le Chef du gouvernement a dit pouvoir compter sur les acteurs concernés dans ce forum afin de donner des réponses précises et adéquates aux attentes des pouvoirs publics.

De même qu'il a déclaré qu'il n'y a pas de solution toute faite, mais, des solutions spécifiques à chaque pays, à chaque type de chômage et à chaque cas. S'agissant du forum, il a laissé entendre que ces résultats déboucheront sûrement sur une politique nationale d'emploi crédible, pertinente et applicable. 

Le présent forum qui s'est ouvert en présence de plusieurs membres du gouvernement, d'éminentes personnalités, des partenaires sociaux et du Corps diplomatique accrédité au Gabon se tiendra sur trois jours dans les locaux du stade de l'Amitié Sino-gabonaise.