Front social : le Gouvernement et les centrales syndicales font le point


Le premier ministre, Chef du gouvernement, Raymond Ndong Sima et le bureau de la coalition de la défense des intérêts des travailleurs, signataires d'un procès-verbal en mars dernier, se sont retrouvés le 16 octobre 2013 pour faire le point sur les différentes revendications exprimées et explorer quelques pistes susceptibles de booster ces négociations.

Dans son mot introductif, Raymond Ndong Sima a informé ses interlocuteurs qu'il les avait convoqués afin qu'ils fassent ensemble le point sur les différents thèmes de revendications contenus dans le précédent document de travail concocté en novembre 2012. Ainsi, pendant près de quatre heures d'horloge, le premier ministre et les membres du bureau de la coalition ont passé au peigne fin le contenu du dossier déposé à l'appréciation du gouvernement.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, le chef du gouvernement a déploré le fait qu'en dépit d'un climat social apaisé sur l'ensemble du territoire national, certaines personnes se considérant comme des membres des syndicats aient pris d'assaut l'entrée de ses bureaux au motif qu'elles réclamaient des postes budgétaires. Il a dit son approbation quant à celle manière de revendiquer alors que l'exécutif et les partenaires sociaux étaient en négociations. Pour lui, les syndicalistes devraient faire une différence entre la volonté de négocier et un objectif de passer en force dans le cadre d'un partenariat. 

Raymond Ndong Sima a fait savoir à ses interlocuteurs de ce que les revendications ne devaient pas être mises sur la chaise politique au risque de modifier les objectifs poursuivis. Aussi, fort de cette appréciation, le Chef du gouvernement a déclaré avoir reçu tour à tour, plusieurs syndicats et autres partenaires sociaux qui malheureusement, n'avaient pas toujours la bonne information encore moins une bonne lecture des textes en vigueur. Il a pris quelques exemples des cas sociaux décriés par certains membres des syndicats de la caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) qui, se sachant surendettés, n'ont pas hésité de pointer d'un doigt accusateur la direction générale de leur société qui selon eux, se serait trompée dans le calcul de leurs revenus. Or, Raymond Ndong Sima a fait savoir aux membres de la coalition qu'effectivement, ces personnes avaient pour la plupart contracté des dettes dans leur société et dans les banques. C'est la raison pour laquelle, lors du calcul de leurs dus, il a été pratiqué sur le salaire total et non de base.

Aussi, en faisant les calculs selon la loi, il ressort que plusieurs personnes avaient reçu le trop perçu. Des exemples de ce genre, le Chef du gouvernement a dit qu'ils en avaient à foison. Cela n'étant pas à l'ordre du jour, il a reconnu, avant de donner la parole à ses interlocuteurs, qu'en dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics, notamment dans la régularisation des situations administratives de plus de 47.000 fonctionnaires qui pour certains, dataient de près de 30 ans, beaucoup restait à faire dans ce sens. Il a également fait allusion au paiement des rappels qui doit être effectif dans les jours à venir, puisque les procédures administratives y afférentes étaient déjà bouclées.

Autres cas évoqué par le premier ministre, celui s'étalant sur quatre points essentiels à savoir : la production des actes administratifs, la codification, le paiement des fonctionnaires sur leurs nouvelles situations indiciaires et le paiement des rappels dont la date butoir demeure au 31 décembre 2013. Le Chef du gouvernement est par ailleurs revenu sur le problème des départs volontaires des fonctionnaires qui serait lui aussi en bonne voie et ce, malgré la méconnaissance par certains, des procédures proposées par l'Etat et pourtant attrayantes. 

Faisant allusion aux élections professionnelles, le gouvernement et les partenaires sociaux se sont dits favorables à leur tenue à partir du moment où elles permettront de jauger la représentativité des syndicats. Pour ce qui concerne le paiement de la prime d'incitation à la fonction enseignante (Fife), Raymond Ndong Sima a fait savoir qu'elle dépendait du corps enseignant qui a du mal à s'accorder sur les principaux bénéficiaires. Il a aussi noté son caractère ambigu qui ne favorise pas une répartition efficiente.

Les partenaires sociaux par la voix de leur porte-parole, Fridolin Mvé Mintsa ont exprimé leur reconnaissance à l'endroit du gouvernement qui n'a ménagé aucun effort pour satisfaire plusieurs points contenus dans leurs revendications. Ils ont cependant évoqué la nécessité de booster les procédures d'aboutissement encore en suspend. 

Fridolin Mvé Mintsa a par ailleurs déclaré qu'il émettait quelques réserves sur certains points concernant les déflatés de la défunte CFG. Il a préconisé une révision de certains articles contenus dans le code du travail actuel. Pour lui, il ne fait l'ombre d'aucun doute que le gouvernement fait déjà beaucoup et peut encore faire davantage.

Il a néanmoins fait remarquer que la situation des enseignants du pré-primaire interpellait une intervention rapide des pouvoirs publics. Sans oublier la mise en oeuvre du Conseil National du Dialogue social souhaité par tous. In fine, les partenaires sociaux ont plaidé pour la relance des travaux de la commission sur la vie chère, la prise en compte des enfants de trois ans qui doivent aller à l'école selon la loi 21/2011. Les partenaires sociaux souhaitent que les choses bougent plus que ça. Rendez-vous a été pris par les deux parties pour la fin d'année en cours.