Santé/Journée mondiale contre le Sida : le rôle du communicateur pour l'objectif zéro
L'esplanade de la maison Georges Rawiri à Libreville, siège de Gabon Télévision a servi de cadre, le 1er décembre 2012, à la célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida, sous le thème national décliné comme : « le rôle des communicateurs dans l'atteinte de l'objectif zéro » et en présence, outre du ministre de la Santé, le Professeur Léon Nzouba assisté des ministres déléguées à la Santé, Mme Alice Bikissa Nembé et celle à l'économie numérique, Françoise Assengone Obame, des représentants des présidents des institutions, de plusieurs partenaires au développement, du Corps diplomatique accrédité au Gabon et de nombreux communicateurs.
Dans son adresse de bienvenue, le directeur général de la RTG, M. David Ella Mintsa a dressé un tableau synoptique du combat mené par les communicateurs contre cette pandémie. Pour lui, la tenue des présentes manifestations au sein de la Maison Georges Rawiri témoigne du rôle important que devraient jouer les femmes et les hommes de médias face au Sida. Il a déclaré que la Maison Georges Rawiri était un symbole du dynamisme de la communication au Gabon. Aussi, a t-il plaidé pour l'implication de tous afin d'atteindre les objectifs assignés.
Prenant la parole en deuxième position au nom du groupe thématique ONUSIDA, le représentant résident de la Banque Mondiale au Gabon, S.E Zouera Youssoufou a indiqué que cette association qui est coparrainée par 11 organisations dont la Banque Mondiale entendait apporter sa contribution à la solidification de la cellule de lutte contre le Sida. Ce, afin d'apporter son expertise au Gouvernement gabonais dans le but de construire une action politique et de promotion du droit du peuple gabonais à bénéficier de meilleurs résultats en matière de santé et de développement.
Dans son adresse, elle a informé l'opinion nationale de ce que 25 pays dont 13 en Afrique subsaharienne, y compris le Gabon, avaient réduit les nouvelles infections de plus de 50% depuis 2001. Elle a renchérit en précisant que le rythme des progrès s'accélérait et il était sans précédent car, ce qui prenait une décennie était maintenant réalisé en seulement 24 mois.
Faisant l'état des lieux sur le plan mondial, Mme Zouera Youssoufou a indiqué qu'on observait une augmentation de 60% du nombre de personnes sous traitement sur les deux dernières années et que cette augmentation était de 15% au Gabon. Elle a aussi déclaré six pays du continent, le nombre d'enfants nouvellement infectés par le VIH avait considérablement diminué ; il est de 13% sur le plan national. Pour elle, il est possible d'atteindre l'objectif zéro nouvelle infection de VIH chez les enfants. Mme Zouera Youssoufou a par ailleurs laissé entendre que le Gabon avait tous les atouts pour être le prochain pays qui élimine complètement la transmission de mère à enfant.
Elle en veut pour preuve, l'engagement politique fort, des ressources domestiques, des hôpitaux et centres de santé dans chaque région, un taux net de scolarisation de plus de 95%, un potentiel énorme de partenariats publics -privés. De même que pour y arriver, il faut des décisions, de l'action concertée, de l'innovation et une réorientation de l'approche de dépenses vers une approche d'investissement car, la lutte contre le Sida loin d'être une dépense, est surtout un investissement qui permettra d'atteindre l'Objectif Zéro.
Sur un tout autre plan, le président du groupe thématique ONUSIDA a déclaré qu'il faudra une intensification de la prévention qui doit notamment passer par une éducation sur la sexualité en milieu scolaire, des programmes de réduction de stigma ; mais aussi par l'usage des nouvelles technologies. Elle a déploré le fait qu'au Gabon, alors que 95% des femmes enceintes fréquentaient des centres de santé, seulement 54% des femmes séropositives recevaient le traitement pour prévenir la transmission à leur enfant.
Elle a de même indiqué, pour ce qui concerne l'apport des partenaires au développement, que l'UNICEF apportait déjà un appui technique pour l'analyse des goulots d'étranglement dans le système de services. « Quant à l'objectif Zéro décès, il a été constaté une augmentation de 60% des personnes ayant accès à un traitement Vital.
Ce qui signifie moins de décès du Sida. S'agissant des raisons pour lesquelles les gabonais séropositifs n'accédaient pas encore aux traitements alors qu'ils sont gratuits selon la décision prise par le Chef de l'Etat », dira t-elle, il est important de réduire le taux très élevé de perdus de vue. Quant à la recherche de zéro discrimination, la diplomate a déduit qu'il était essentiel de créer des environnements favorisant les ripostes rationnelles au VIH et créer une demande et une utilisation des services susceptibles d'améliorer la performance de la réponse. Avant de conclure son propos, Zouera Youssoufou a déclaré que les Nations Unies étaient en train de construire un index de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH.
Le ministre en charge de la Santé, le professeur Léon Nzouba, après la minute de silence en mémoire des personnes disparues à cause du Sida, a déclaré que l'impact de cette pandémie affectait durablement les communautés. S'agissant du thème retenu par la communauté internationale depuis 2011, à savoir « Objectif zéro : zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès dû au Sida », il a certes déploré le nombre encore élevé des nouvelles infections et ce, malgré la stabilisation de l'épidémie.
Le ministre dira par ailleurs que, pour atteindre les objectifs assignés, le gouvernement de la République a entrepris des actions de prévention et de prise en charge multiformes inscrites dans le Plan Stratégique National 2008-2012.
Quant aux faiblesses et difficultés soulevées, notera le ministre, elles témoignent du chemin qui nous reste à parcourir pour relever le défi de l'atteinte de l'Objectif du millénaire pour le Développement (OMD) N°6, à savoir, freiner la propagation de l'épidémie du VIH et inverser la tendance d'ici à 2015. Le ministre a salué les importantes mesures prises par le Chef de l'Etat, visant à intensifier la réponse à l'épidémie sur le plan national.
Il a informé l'opinion de ce que ce travail est soutenu de bout en bout par l'engagement de la Première Dame à travers le renforcement des capacités des ONG. Revenant sur le thème national retenu, à savoir : « le rôle des communicateurs dans l'atteinte de l'objectif zéro », Léon Nzouba a déclaré que le communicateur avait un rôle essentiel dans l'élaboration des messages adaptés aux différentes cibles et groupes vulnérables au VIH.
Il a aussi évoqué la nécessité pour les communicateurs d'activer les réseaux et autres canaux appropriés qui peuvent susciter des changements de comportement et contribuer ainsi, à la réduction du risque de transmission du VIH et à l'atténuation de la mortalité et de la morbidité chez les personnes vivant avec le VIH. Pour le ministre, la lutte contre le Sida ne saurait se faire en une seule journée. Elle représente un investissement à long terme. Ainsi, a-t-il remercié les différents acteurs qui ont contribué à la réussite de cet évènement. Au terme des différentes allocutions, les officiels ont visité les stands exposés à cette occasion.