Sifrigab : Une lueur d'espoir en vue

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La séance de travail relative à la situation de paralysie que traverse la société industrielle et frigorifique du Gabon (Sifrigab) entre les parties prenantes et la Primature a débouché sur une lueur d'espoir en vue d'une reprise effective des activités de cette entreprise sous perfusion depuis plusieurs mois.

Autour de Monsieur Mouelet Dominique, directeur de cabinet adjoint du Premier Ministre, le secrétaire général du Comité de Privatisation, Félix Onkéa, le président de la Confédération Démocratique des Syndicats autonomes (CDSA), Aloïse Mbou Mbine, porte-parole des travailleurs de Sifrigab, la parole était à la conciliation des différentes positions susceptibles de trouver une issue favorable au climat de tension permanente qui sévit dans cette société, devenue au fil des années, un gouffre à sous pour l'Etat gabonais. Les parties présentes ont notamment évoqué les maux qui plombent la Sifrigab.

Il s'agit entre autre de la gestion jugée quelconque des responsables, de l'absence d'un organigramme et d'un programme adéquate de travail, l'absence d'une collaboration entre la direction et les différents services, le non respect des dispositions contractuelles du travail, autant de problèmes qui ont nécessité plus de quatre heures de débats et de négociation pour enfin harmoniser les points de vue des uns et des autres. Les discussions ont également tourné autour des conditions de travail jugées d'un autre âge car ne répondant pas aux critères définis dans la convention internationale de travail.

C'est notamment la paie sans bulletin de salaire, la vente à la sauvette des produits de pêche, l'absence d'une police d'assurance pour les employés, la gestion opaque de la société par la personnalisation des postes de responsabilité, le manque d'un certificat phytosanitaire règlementaire aux normes de l'U.E, mettant de facto en péril, l'obtention d'un agrément sanitaire de l'Union européenne.

Dans cette optique, le Secrétaire général du Comité de Privatisation, Félix Onkéa a émis le voeu que toutes les parties s'accordent afin de trouver une issue qui préserverait, non seulement les emplois, mais, un climat de confiance mutuelle entre le personnel et la direction. Pour lui, il ne fait l'ombre d'aucun doute que les plus hautes autorités du pays qui ont initié cette rencontre tiennent à redorer le blason de la sifrigab qui fait  partie intégrante de leurs priorités.

Aussi, a t-il lancé un appel solennel aux employés pour qu'ils privilégient la négociation et non le bras de fer qui né profite finalement à personne. Le Président de la CDSA quant à lui a déclaré que la grève observée depuis lors à Sifrigab était suspendue en attendant le paiement, comme il espère par l'Etat, des arriérés de salaires pour tous. Cette paralysie devra ainsi connaître une levée totale dans les prochains jours avec une reprise effective des activités au sein de la Sifrigab.

Pour Jean Claude Worah, le Directeur général de la Sifrigab et principal incriminé, c'est un soulagement du fait de la convocation de la présente rencontre par les plus hautes autorités du pays ; cela dénote d'une volonté pour les pouvoirs publics de sauver cette société jadis, fleuron de l'économie nationale. il a par ailleurs évoqué la nécessité d'une mise à flot des chalutiers stationnés à Port-Gentil afin de ravitailler les marchés de la capitale économique et Libreville en produits halieutiques. Une chose est sûre, les parties prenantes ont accordé leurs violons afin de sauver Sifrigab d'une mort complète. Aussi, attendent -elles du gouvernement pour la concrétisation des acquis ainsi relevés. Une lueur d'espoir pour les employeurs de cette société à capitaux gabonais.