Crise à l'UOB : un manifeste des étudiants a été remis au Premier Ministre

149

Les étudiants de l'Université Omar Bongo(UOB) de Libreville qui avaient organisé une marche à travers les rues de la capitale gabonaise le 21 mai 2012 ont transmis au Premier ministre, Chef du gouvernement, Raymond Ndong Sima, un manifeste dans lequel ils expriment leur ras le bol de la situation qui prévaut au sein de cette institution et ont sollicité l'intervention du Chef du gouvernement afin que cessent des manoeuvres susceptibles de les conduire vers une année blanche redoutée par tous.

Venus à la Primature par un cortège constitué de plusieurs bus, les étudiants ont présenté au Chef du gouvernement, un tableau sombre des comportements de certains des leurs qui ne sont pas forcément de l'avis de terminer l'année scolaire. Ils ont déclaré qu'ils ne souhaitent pas être des dindons de la face en s'auto flagellant. Estimant être par ailleurs pris en otage par certains politiciens véreux, les étudiants appellent à une prise de conscience collective de leurs camarades et à un regard attentif des plus hautes autorités pour le suivi de leurs activités au sein de l'UOB.

Toujours s'agissant de la situation qui prévaut à l'Université Omar Bongo, la marche qualifiée de « Mouvement du 21 mai des étudiants d l'UOB » effectuée ce jour en direction des bureaux du Premier ministre, les étudiants par la voix de leur porte-parole, Mlle Perpétue Bélise Dogui, ont qualifié de génocide intellectuel savamment préparé par des personnes décidées à stopper l'élan de savoir des étudiants à vide de terminer l'année académique. Le porte-parole des étudiants estime par ailleurs que la situation actuelle de l'institution nécessite un engagement de toutes les parties concernées.

Aussi, a-t-elle appelé le Chef du gouvernement à mettre tout en oeuvre afin de leur éviter une année blanche. « Monsieur le Premier ministre, le mouvement du 21 mai des étudiants de l'U.O.B exprime ici son refus de cautionner la violence comme mode de revendication, son refus de servir les intérêts d'une classe politique, son refus d'une année blanche et son désarroi face à un avenir incertain » a-t-elle annoncé. Poursuivant dans cette logique, elle a, au nom des étudiants, exprimé le voeu de poursuivre dans la quiétude, le rythme normal des cours pour la présente année académique.

 « Nous voulons poursuivre l'année académique dans un climat apaisé en nouant un dialogue constructif avec les hautes autorités du pays » a t-elle indiqué. Pour elle, l'université serait devenue un laboratoire des apprentis sorciers qui utilisent des étudiants comme cobaye pour leurs basses besognes. La jeunesse gabonaise selon elle doit montrer qu'elle est digne de confiance et qu'elle peut apporter des solutions aux maux qui minent leur institution.

Face à ce climat, les étudiants ont remis un manifeste au Premier ministre contenant certains points susceptibles de régler la crise à l'UOB ; c'est notamment renouer le dialogue avec les étudiants, la suspension de la mesure concernant le critère d'âge pendant trois ans, la réactualisation du livret de l'étudiant, l'ouverture des débouchés à travers l'organisation des concours, l'harmonisation du système LMD, l'efficacité nécessaire de l'administration de l'UOB, la réouverture de la maison des étudiants, l'harmonisation du versement du trousseau scolaire à tous les étudiants. Elle a également suggéré une réhabilitation des structures d'accueil, la bibliothèque et le restaurant universitaire. Avant de clore son propos, le porte-parole des étudiants a suggéré un désengorgement de l'UOB par la construction des structures sportives.

En réponse à ces suggestions, le Premier ministre a dit aux étudiants de ne pas se laisser entraîner dans des ensembles qui ne mènent nulle part si ce n'est à leur autodestruction. Il a également déclaré qu'il convoquera dans de meilleurs délais, les différents départements ministériels concernés par les questions de l'enseignement afin que soit trouvée, une solution définitive aux mouvements d'humeur fréquents dans ce temple du savoir. Comme à leur arrivée, c'est dans le calme que les étudiants ont regagné l'Université Omar Bongo.