Ali Bongo Ondimba rappelle les principes d'une administration émergente

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Dans une rencontre avec les responsables de l'administration générale tenue à Libreville, le 2 mai 2012, le Président de la République, Chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba a rappelé les principes d'une administration émergente par la remise en cause de tout détenteur de l'autorité de l'Etat, dans l'exercice de la fonction pour laquelle il a librement optée.

Face aux responsables de l'administration dont le gouvernement de la République, Ali Bongo Ondimba s'est insurgé contre certaines pratiques ayant cours dans l'administration générale, ternissant ainsi l'image de cette fonction publique tant décriée par les usagers. Le Président de la République a justifié cette rencontre par l'exaspération de ses compatriotes par rapport aux récriminations dont il avait plus ou moins des échos. Pour lui, les agents publics sont des maillons de la prestigieuse chaîne administrative qui devrait être au service des usagers, sans rien attendre en retour d'eux, si ce n'est une reconnaissance du service public rendu par devoir et par conscience professionnelle.

 « L'Administration est au coeur du dispositif d'animation de l'action publique. C'est pourquoi, j'ai tenu à vous rencontrer, car vous êtes des maillons essentiels dans son fonctionnement et, votre rôle est capital dans la réalisation de notre ambition commune qui vise à faire du Gabon un pays émergent à l'horizon 2025. En effet, l'administration et le pouvoir politique que j'incarne ici, au delà du lien juridique consacré par notre Constitution, jouent un rôle complémentaire : l'un prend des décisions et l'autre les met en oeuvre. C'est pour cette raison que depuis mon accession à la Magistrature Suprême en octobre 2009, j'ai tenu à renouveler et surtout à moderniser cette relation, afin qu'elle gagne en efficacité et en pertinence. », A-t-il déclaré.

Le Président de la République a tracé le cap qu'il entend désormais donner à la fonction d'agent public, tout en réitérant sa détermination à faire aboutir les différentes réformes engagées. Il a indiqué le genre d'administration qui devra orienter le Gabon vers un pays émergent car, il ne saurait avoir de pays émergent sans une administration émergente.

Il nous faut ensemble construire une Administration où le système d'évaluation des performances est revisité et devient une règle établie, transparente, juste et objective, permettant ainsi à côté des sanctions négatives, de distinguer et de promouvoir les meilleurs cadres, agents et employés. C'est ainsi que nous tisserons la toile d'une administration imprégnée de ses devoirs, dynamique et assoiffée de servir. » A martelé Ali Bongo Ondimba.

Sur un tout autre plan, le Chef de l'Etat est longuement revenu sur le changement de mentalités des agents de l'administration publique en particulier, et de ses compatriotes en général. Il a ainsi dénoncé des comportements blâmables au sein du service public qui n'honorent pas les agents qui y exercent. C'est le cas des promotions ne tenant pas compte des compétences des uns et des autres, mais, plutôt des considérations partisanes, du travail en autarcie dans des administrations, la négligence et le laxisme des agents, sans oublier la corruption qui, selon Ali Bongo Ondimba, est devenue une véritable gangrène dans la fonction publique. Il a appelé pour y remédier, à un changement d'attitude et de mentalités des détenteurs de l'autorité de l'Etat. Une transformation profonde qui requiert cependant, un changement d'attitude et de comportement de la part de chacun. Pour lui, tous les citoyens sont égaux devant le service public

« L'efficacité de l'Administration » dira-t-il, « dépend essentiellement de la qualité et de la motivation des femmes et des hommes qui animent ses structures ». Rappelant qu'il faut toujours avoir présent à l'esprit, la finalité de l'Administration qui est d'être au service du citoyen et de l'usager. Le Chef de l'Etat a préconisé pour cela, un contrat Objectifs/Performances à tous les niveaux.

Quant aux interprétations dont font état certaines personnes sur la portée des Agences, Ali Bongo Ondimba a coupé-court en précisant leur rôle et leurs objectifs :

 Les Agences et autres services publics personnalisés ne sont pas des ministères bis. Ils sont le bras séculier des Départements Ministériels dont ils dépendent par le lien juridique de la tutelle administrative et technique. Ils n'évoluent pas en marge du système public. Ils en sont un maillon. Ce sont des instruments au service des Ministères, des contribuables, des usagers et des citoyens ». Aussi, devront-elles servir de relais et d'aiguillon aux départements ministériels techniques concernés.

Ali Bongo Ondimba a par ailleurs informé les agents de l'administration générale de ce qu'il avait institué au niveau de la Présidence de la République, le Bureau de Coordination des Programmes de l'Emergence (BCPE) afin qu'il apporte un appui méthodologique et une coordination nécessaires dans le nouvel exercice de gestion différente des projets et des affaires publiques. Avant de clore son propos, le Chef de l'Etat qui s'est indigné de ce que certains départements administratifs étaient mieux nantis plus que d'autres a préconisé à une promotion des agents qui se seraient distingués positivement dans leur travail, c'est-à-dire la récompense des mérites.