Rôle des médias dans la gouvernance des États
Libreville, le 26 janvier 2016
Dans le cadre de la conférence de haut niveau «Quand les médias créent la paix : une exploration des rôles et responsabilités des médias dans les processus de consolidation de la paix» qu’organisent l’UNITAR et le Ministère de la Communication, la seconde et dernière journée a été marquée par des échanges sur la pratique du journalisme en période électorale et le rôle joué par les réseaux sociaux dans l’information du public.
Sur le thème « Rôle des médias dans la gouvernance des États », le Ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, M. Alain Claude Bilie-by-Nze, a rappelé que le rôle des journalistes consiste à informer le public sur l’action des politiques, de manière professionnelleet dans le respect des principes de la profession : « Les médias ont une fonction de ‘médiation’ entre les institutions, ceux qui les portent et l’opinion. Ils doivent se concentrer sur la vérification des faits, sur l’équilibre et la diversité des expressions, afin d’honorer leur mission. Mais nous voyons trop souvent, malheureusement, la simplification poussée à la caricature, et la calomnie portée au rang de norme ».
Comme l’ensemble des participants, réunis dans l’après-midi au sein d’ateliers pratiques, le Ministre de la Communication a également souligné l’impérieusenécessité de former les journalistes : « Dans tous les métiers, l’évaluation régulière des savoir-faire est incontournable. Ce que l’on savait faire il y a dix ans n’est peut-être plus au goût du jour. Sur ce plan, la corporation des médias doit faire preuve de réalisme et de responsabilité »
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Dans le souci de contextualiser les réflexions actuelles sur la presse, le professeur Bertrand Cabedoche (Université Stendhal-Grenoble), président du réseau mondial des chaires UNESCO, a entraîné l’audience dans un voyage à travers les siècles, à la redécouverte des grandes dates de la communication.
La session consacrée à l’émergence des réseaux sociaux devait rappeler que les médias classiquesse trouvent désormais en compétition avec un autre type de médias - numériques cette fois - qui diffusent l’information de façon instantanée. Les canaux traditionnels ont ainsi perdu leur monopole de diffusion de l’information. Mais cette révolution n’est pas sans risque : les journalistes jouent leur crédibilité dans cette course au scoop, au détriment des faits.
Pour les institutions et le service public, des problématiques voisines surviennent, a relevé Aurélien Deffay, l’actuel responsable du département numérique de la Ville de Paris (130 personnes). « Durant les récents attentats, notre Twitter a facilité le lien social au sein de familles parfois éparpillées ou entre divers amis en quête de nouvelles ». La question de l’accès aux sources publiques de l’information se pose alors.
Au Gabon, il est encore difficile d’avoir accès à certains ministères, ont indiqué de nombreux journalistes présents, et ce blocage renforce le volume d’informations non vérifiées ou de rumeurs en circulation.Éléments de conclusion d’Alain-Claude Bilie-By-Nze : « Le vecteur principal d’information des jeunes Gabonais s’appelle Facebook. Il faut donc que les acteurs publics organisent très rapidement leur présence sur les réseaux, afin de conserver la capacité d’échange avec l’opinion ».