DECLARATION DE MONSIEUR LE MINISTRE Alexandre Désiré TAPOYO

Extrait de la déclaration


DECLARATION  SUR LE DIALOGUE SOCIAL: DROITS ET DEVOIRS POUR LA TREVE SOCIALE


Mesdames et Messieurs les Responsables de l’Administration Générale,

Mesdames et Messieurs les Responsables du Patronat,

Mesdames et Messieurs les Responsables syndicaux,

Mesdames et Messieurs, Chers compatriotes,

 

Devant la recrudescence d’attitudes publiques nocives, et face aux risques encourus sur la paix sociale, il me plait, en ma qualité de Ministre en charge des questions de paix, de m’adresser aux uns et aux autres, aux fins d’une prise de conscience républicaine et patriotique de tous.

 

Le 23 mars 1990 avec l’ouverture de la Conférence nationale, il y a presque 25 ans que le Gabon, notre cher pays, s’est résolument orienté sur le chemin difficile et honorable de la démocratie multipartite, consacrant ainsi la primauté de l’Etat de droit et des libertés citoyennes dans sa marche irréversible vers le développement et le bonheur de son peuple.

 

Ce moment historique fut aussi le déclencheur d’une forte libéralisation dans la totalité des secteurs du monde du travail, en ce qu’il permit, entre autres, l’avènement du multipartisme intégral et l’éclosion de nombreuses organisations syndicales.

 

Les syndicats ont grandi à partir de la lutte des travailleurs pour la sauvegarde de leurs justes droits vis-à-vis des entrepreneurs et des propriétaires des moyens de production.

 

En poursuivant leur fin spécifique au service du bien commun, les organisations syndicales contribuent à la construction de l’ordre social et de la solidarité, et représentent donc un élément indispensable de la vie sociale.

 

Les syndicats sont à proprement parler les promoteurs de la lutte pour la justice sociale. Cette lutte doit être comprise comme un engagement normal en vue du juste bien. Mais, elle n’est pas une lutte contre les autres.

 

Etant avant tout un instrument de solidarité et de justice, le syndicat ne peut abuser des instruments de lutte ; en raison de sa vocation, il doit vaincre les tentations du corporatisme ; savoir s’auto-réglementer et peser les conséquences de ses choix par rapport à l’horizon commun.

 

Les organisations syndicales ont le devoir d’influencer le pouvoir politique, afin de le sensibiliser dûment aux problèmes du travail et de l’inciter à favoriser la mise en œuvre des droits des travailleurs. Toutefois, les syndicats n’ont pas le caractère de partis politiques qui luttent pour le pouvoir, et ne doivent pas non plus être soumis aux décisions des partis politiques ou entretenir avec eux des liens trop étroits. Si telle est leur situation, ils perdent facilement le contact avec ce qui est leur rôle spécifique, celui de défendre les justes droits des travailleurs dans le cadre du bien commun de toute la société, et ils deviennent, au contraire, un instrument pour d’autres buts.


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