Le Gabon préside les sessions des Experts et ministérielle de la Conférence du Comité Technique Spécialisé(CTS) de l’Union Africaine

Dans le cadre son programme de réformes et stratégies de développement économique du continent, la Commission de l’Union Africaine a organisé, du 8 au 12 janvier, à son siège à Addis Abeba, dans son prestigieux hémicycle Nelson Mandela, une Conférence de son Comité Technique Spécialisé des Ministres chargés des ressources minérales, du commerce et de l’industrie, sous le thème « vers l’entrée en vigueur de l’Accord portant création de la zone de libre échange continentale africaine et sa mise en œuvre ».

La première partie de la Conférence du CTS a commencé par la session des Experts, destinée à l’examen des thématiques et recommandations à soumettre à la session ministérielle pour décision. Les experts des Etats Membres ont notamment examiné :

- Le projet de stratégie de l’Union Africaine pour les produits de base ;
- Le projet de stratégie de l’Union Africaine pour la facilitation du commerce ;
- Le projet de stratégie de l’Union Africaine en faveur des PME ;
- Le Rapport intérimaire sur la zone de libre échange continentale Africaine (ZLECAF) pour la période de mai 2016 à septembre 2018 ;
- Le Rapport de la 10ème Réunion du sous-comité des Directeurs Généraux des douanes ;
- Le Document sur l’institutionnalisation du Centre Africain pour le Développement minier (CADM) ;
- Le projet de Cadre Africain de Gouvernance des ressources minérales dans la mise en œuvre de la Vision minière africaine ;
- Le projet de Stratégie africaine du système d’information géologique et minérale dans la mise en œuvre de la Vision minière africaine (VMA) ;
- Le Pacte de la Vision Minière Africaine avec les responsables du secteur privé.

Conformément aux règles de fonctionnement du CTS et par consensus des Etats Membres, avec un soutien exceptionnel du Maroc, le Gabon a été désigné pour assurer la présidence de la session des Experts des Etats Membres. C’est ainsi que M. NZOGUE ANGONE Valéry A., Conseiller Juridique du Ministre gabonais chargé des Mines, a présidé les travaux de la session des Experts. Il a conduit lesdits travaux avec succès, parvenant notamment à tenir compte de la diversité des systèmes juridiques présents concernant la modélisation du droit minier en Afrique et à obtenir le consensus des délégations sur les grandes thématiques inscrites à l’ordre du jour, dans les délais impartis malgré la diversité des vues.

Sur les thématiques du secteur minier, la session des experts a formulé quatre recommandations à la session ministérielle, à savoir :

- L’accélération du processus de ratification du traité des Statuts portant création du centre africain de développement minier, en tant qu’organe spécialisé de l’UA qui sera s’occupera du renforcement des capacités, de la compétitivité des Etats Membres et de l’impact socio-économique de l’exploitation minière ;

- L’adoption de la stratégie du cadre de gouvernance des ressources minérales pour accélérer la mise en œuvre de la Vision Minière Africaine;

- L’adoption de la Stratégie africaine du Système d’Information Géologique et Minérale pour accélérer la mise en œuvre de la VMA ;

- Le Pacte de la VMA pour le secteur privé devra faire l’objet d’une concertation avec les acteurs du secteur privé avant d’être adopté comme instrument de gouvernance sectoriel.

La deuxième partie de la Conférence du CTS a réuni les Ministres chargés des ressources minérales, du Commerce et de l’Industrie. Les Ministres avaient à l’ordre du jour la revue et l’adoption des recommandations de la session des experts, ainsi que l’examen des thématiques connexes relatives au développement économique du continent, notamment le rôle des organisations sous régionales d’intégration. C’est ainsi qu’après la cérémonie d’ouverture présidée par le Maroc, le Gabon a eu l’honneur de présider la grande session ministérielle.

Bien imprégné de la Vision stratégique du Président de la République, Chef de l’Etat, S.E. ALI BONGO ONDIMBA, pour le secteur minier et riche de l’expérience de la réforme du nouveau code minier, ainsi que du projet de code minier CEMAC, le Ministre gabonais chargé des Mines, Monsieur Christian MAGNAGNA a présidé les travaux avec une approche opérationnelle des liens connexes entre les mines, les infrastructures et le commerce intra-africain, comme souhaité par l’Union Africaine dans la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange continentale africaine. En effet, le Chef du département gabonais des Mines a souligné l’intérêt d’accroitre les infrastructures sous régionales pour accélérer l’intégration, faciliter le commerce et de toute évidence pour une meilleure exploitation des grands gisements.

Aussi, concernant le Centre Africain de développement minier, le Ministre Christian MAGNAGNA a contribué à la définition de ses missions, notamment en matière de réformes minières en collaboration avec les organisations sous régionales d’intégration économique, en raison de la force exécutoire des règlements communautaires.

La présidence du Ministre gabonais chargé des Mines a méthodiquement examiné toutes les recommandations inscrites à l’ordre du jour, avec une parfaite coordination des positions des Etats membres, au-delà de toutes divergences. Les responsables de la Commission de l’UA lui ont rendu hommage pour avoir bien présidé et œuvré pour la défense des intérêts du continent. Les conclusions du CTS seront soumises prochainement à l’examen de la Conférence des Chefs d’Etat. S’agissant des thématiques commerciales ou liées au commerce, l’UA pourrait ultérieurement organiser des sessions délocalisées du CTS en groupe de travail entre Etats membres.

Notons que le Ministre chargé des Mines a eu des entretiens avec ses pairs, notamment de la République Guinée, du Maroc, du Niger, du Kenya, ainsi qu’avec les partenaires au développement CEA (Commission Economique pour l’Afrique de l’ONU).

Ainsi, en confiant à M. Christian MAGNAGNA le porte feuille de la Valorisation et de l’Industrialisation des Ressources Minières, le nouveau Gouvernement dirigé par M. Julien NKOGHE BEKALE traduit par l’intitulé de ce département ministériel la convergence de visions entre le Gabon et l’UA sur les enjeux qui caractérisent actuellement le secteur minier dans la Vision Minière Africaine, laquelle place l’optimisation des revenus miniers et la transformation comme axes prioritaires pour faire des Mines un vrai levier de développement en Afrique.