L'expertise agricole australienne pour le développement du potentiel agricole gabonais

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La délégation gabonaise emmenée par le Président Ali Bongo Ondimba a poursuivi à Perth, la capitale de l'Etat d'Australie Occidentale, sa visite d'Etat axée sur l'étude des possibilités de coopération entre le Gabon et l'Australie.

Alors que le chef de l'Etat gabonais s'est rendu sur des sites miniers du géant australien BHP Billiton pour examiner les méthodes d'organisation et de gestion considérées comme des références internationales dans le secteur extractif, le Ministre de l'Agriculture Julien Nkoghe Békalé a rencontré à Perth des universitaires et des chercheurs australiens de la University of Western Australia (UWA) et de la Murdoch University. Au programme de ces rencontres : la sécurité alimentaire, la structuration des filières agricoles de production, de transformation et de commercialisation et le renforcement des capacités.

L'UWA, la principale université de l'Etat d'Australie Occidentale, compte près de 25 000 étudiants dont 20% proviennent de plus de 80 pays étrangers. Dans le domaine des sciences agricoles, elle est classée au 1er rang pour l'Australie et au 33ème rang mondial. La faculté d'agriculture mène des programmes de recherches appliquées dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne : le Kenya, la Tanzanie, l'Ouganda, le Bostwana, l'Afrique du Sud mais également des pays francophones tels que la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Ses programmes sont focalisés sur des problématiques liées aux terres arides, à l'élevage et à la gestion de l'eau.

La Murdoch University, qui accueille pour sa part 18 000 étudiants dont 300 Africains, travaille avec des pays d'Afrique anglophone notamment sur le conditionnement des produits agricoles, les cultures agricoles en zone minière, la gestion des stocks halieutiques et la qualité des produits de la pêche exportés.

Autant de champs d'études qui intéressent concrètement le Gabon comme l'a souligné le Ministre Julien Nkoghe Bekalé : « Nous avons au Gabon un potentiel important avec plus de 5 millions d'hectares de terres arables non exploitées, 800 kilomètres de côtes nous procurant une zone d'exclusivité économique de plus de 200 000 km² pour la pêche, des conditions agro-climatiques optimales pour le développement de cultures vivrières et de vastes savanes humides propices à l'élevage. Notre ambition est de tirer le meilleur parti possible de ce potentiel pour assurer notre sécurité alimentaire, créer une agriculture compétitive et durable, assurer le développement de nos zones rurales et porter au final la contribution de l'agriculture de 5 à 20% du PIB dans le cadre de la stratégie du Gabon Emergent. »

Le Ministre s'est dit particulièrement intéressé par l'expertise que les universités australiennes peuvent apporter au Gabon notamment dans les domaines de la sécurité alimentaire et de la mise en place de techniques d'irrigation. Il a également mis un accent particulier sur le renforcement des capacités humaines à travers des programmes de formation aussi bien pour les fonctionnaires du Ministère de l'Agriculture que pour les professionnels du secteur et les étudiants : « Notre objectif est d'aider à l'émergence d'une véritable classe d'exploitants agricoles gabonais qui seront en mesure d'exploiter ce potentiel et de créer de la richesse. Nous pensons que les universités australiennes peuvent nous apporter un véritable transfert de compétence et d'expérience ».

Le gouvernement australien mène actuellement une politique active d'ouverture de ces universités aux pays africains. A travers AUSAID, l'institution australienne d'aide au développement, un millier de bourses d'études vont être offertes à des étudiants africains sur les cinq prochaines années.

Les échanges entre le Ministre de l'Agriculture et les universitaires australiens ont déjà permis de délimiter plusieurs projets concrets qui pourront être initiés dans le courant de l'année.

Comme pour d'autres secteurs de son économie, le Gabon offre de nombreuses opportunités d'investissement dans l'agriculture. Le 23 mars dernier, le gouvernement gabonais a signé un partenariat avec la multinationale singapourienne Olam de 183 millions de dollars pour le développement de plantations d'hévéa et la construction d'une unité de transformation.