Société civile/Cosyga : Suite des rencontres avec le Premier Ministre

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Faisant suite à une série de rencontres qu'il a initiées depuis plusieurs jours avec les partenaires socioéconomiques nationaux, le Premier Ministre, Chef du gouvernement, Raymond Ndong Sima a eu une séance de travail, le 1er août 2012 à l'immeuble du 2 Décembre, siège de la Primature, avec une délégation de la Confédération Syndicale Gabonaise (Cosyga) conduite par son Président, Martin Alini.

Occasion pour le président de la Cosyga de remercier le Chef du gouvernement qui, malgré ses lourdes taches, a pu consacrer à ses membres un temps d'échanges. Martin Alini a dit être préoccupé par plusieurs sujets d'actualité qui ne militent pas en faveur de la quiétude des populations. Les maux énumérés selon lui, font à ce que les populations dans leur ensemble aient des préjugés sur les pouvoirs publics.

Il a notamment indiqué les problèmes d'insécurité à certains endroits de la ville et même du pays en général, l'insalubrité qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans certains centres urbains et ce, malgré les efforts déployés par la société commise à cet effet. Martin Alini a par contre insisté sur le phénomène de la vie chère qui prend des proportions inquiétantes au point où des populations se demandent de quoi sera fait demain pour leur quotidien.

 Sur un tout autre plan, le président de la Cosyga a déploré le fait que l'Etat ne respectait pas certaines lois pourtant prises par lui. Sur ce cas précis, il a regretté qu'un effort ne soit pas mis dans le sens de favoriser l'application des textes en vigueur en matière de service public.

Quant au secteur de la sous productivité des denrées alimentaires dont les importations annuelles pèsent énormément sur le budget de l'Etat, il a indiqué que le gouvernement devrait fournir les moyens de productivité aux paysans afin de mettre plus de produits sur le marché.

 Ce qui pourrait, selon lui favoriser une concurrence loyale, contrairement à ce qui se fait actuellement. Le président de la Cosyga a aussi évoqué le problème des agents qui évoluaient au sein des hôpitaux rétrocédés à l'Etat qui continuent d'être payés par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Le doyen des syndicalistes gabonais a également déploré l'état d'insalubrité qui sévit dans des hôpitaux comme Paul Igamba à Port-Gentil et Jeanne Ebori à Libreville, pour ne citer que ces deux exemples.

En réponse aux problèmes évoqués plus haut, Raymond Ndong Sima a déclaré être favorable d'abord au dialogue social, mais, une rencontre constructive car, l'on ne saurait discuter avec des groupes qui ont de la peine à accorder leurs points de vue. S'agissant de l'Etat qui ne respecterait pas ses lois pourtant prises par lui, il a dit que la faute commise par un agent de la Fonction publique ne saurait incomber à tout l'Etat même s'il en est juridiquement responsable. Pour lui, il faut savoir faire un distinguo entre une faute individuelle et une faute collective.

Pour ce qui s'agit de la flambée des prix de première nécessité, Raymond Ndong Sima a déclaré que la présente situation, qui est à déplorer, serait la conséquence d'une sous production car, si l'on avait une capacité de production plus grande et constante, il y aurait une plus grande offre sur le marché. Cela entraînerait une concurrence, synonyme d'une baisse drastique des prix. Or, dira t-il, « au stade actuel, nous ne produisons pas ou pas assez et sommes contraints de subir contre notre volonté ces mouvements de prix  ».

Pour le premier ministre, loin d'être une fatalité, l'augmentation des prix constatée actuellement sera maîtrisée dans les prochains jours, le gouvernement étant en train d'explorer les différentes pistes susceptibles de faciliter la sortie de ce piège. En économiste averti, Raymond Ndong Sima a laissé entend que ce sont les quantités qui commandaient les prix.

Le problème d'évacuation des denrées produites dans des zones encore difficiles d'accès, le Chef du gouvernement a indiqué que des efforts étaient en train d'être faits dans ce sens. C'est pourquoi le gouvernement appelle à une prise de conscience collective dans la préservation des acquis en cours.

Pour lui, le phénomène de route ne sera qu'un lointain souvenir. Comme il a toujours indiqué, Raymond Ndong Sima a déclaré qu'il restait ouvert à discussion et au dialogue pour une meilleure information. Martin Alini et ses membres ont pris congé du chef du gouvernement avec un sentiment d'avoir été compris.