9ème session de l'OCI : Ali Bongo Ondimba plaide pour un Islamisme à "visage humain"

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Les assises de la 9ème session de la conférence islamique des Ministres de l'information de l'Organisation de la Coopération Islamique (OCI) ouvertes, le 19 avril 2012 à Libreville ont été l'occasion pour le Président de la République Gabonaise, Ali Bongo Ondimba, d'appeler de tous ses voeux, à un islamisme à visage humain et débarrassé de tout préjugé lié au terrorisme.

Lors de cette séance d'ouverture, plusieurs allocutions ont été prononcées devant un parterre d'invités dont le Secrétaire général de l'OCI, le professeur Ekmeleddin Ihsanoglu, plusieurs diplomates accrédités au Gabon et les membres du gouvernement de la République.

D'abord celle du Ministre de la communication du Gabon, Blaise Louembé qui a, au nom du gouvernement, souhaité la bienvenue aux différents délégués. Il a ensuite invité les uns et les autres à plus d'ardeur dans l'exécution des missions de l'organisation afin de lui donner toutes ses lettres de noblesse. Une organisation de l'OCI, selon Blaise Louembé, souvent assimilée au terrorisme. Après cette allocution, l'auditoire a eu droit à la projection d'un documentaire retraçant l'avènement de l'islam au Gabon avec des épopées de Samory Touré, héros de la lutte anti coloniale en Guinée, déporté au Gabon.

Quant au Secrétaire général de l'OCI, il s'est réjoui de l'accueil réservé aux délégations par les autorités gabonaises. Il a également salué la disponibilité du Chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba qui, malgré ses lourdes occupations, a tenu à honorer de sa présence cette séance d'ouverture officielle de l'OCI. Il a de même invité les différents participants à mettre en oeuvre les mécanismes nécessaires pouvant redonner un nouveau souffle à l'Organisation de la Coopération Islamique.

Le Président de la République, Chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba a, dans son adresse d'ouverture rendu grâce au Très-Haut pour avoir facilité la tenue de cette rencontre, la première en Afrique centrale qui du reste, honore toute une partie du continent. Ali Bongo Ondimba a que le Gabon mesurait à sa juste valeur, la confiance manifestée par les pays membres de l'OCI à son endroit en lui confiant l'organisation de cette 9ème session. Pour lui, c'est le lieu et l'occasion pour tous ses compatriotes, d'avoir une pensée pieuse emprunte de reconnaissance à l'égard de feu, le Président Omar Bongo Ondimba, artisan incontestable de la candidature du Gabon à abriter les présentes assises. Le Chef de l'Etat a également tenu à rendre un hommage appuyé au Secrétaire général de l'OCI pour son dynamisme et son sens élevé de l'organisation.

La réussite de la conférence de Libreville fait partie de l'une de ses touches. S'agissant d'autres sujets de préoccupation, Ali Bongo Ondimba a déclaré que la rencontre de la capitale gabonaise revêtait une importance capitale dans la mesure où elle focalisait les assises sur une cause juste Palestinienne. En effet, la lutte de ces frères implique tous les 57 états membres de l'OCI. D'où l'appel à une médiatisation tout azimut de la cause Palestinienne.,

 « À cet égard, la médiatisation de la cause palestinienne, cause centrale de l'organisation est un tournant déterminant », a-t-il laissé entendre. Avant d'ajouter que « Aujourd'hui encore, la juste et légitime cause palestinienne, raison d'être historique de notre organisation, reste au coeur de nos préoccupations tant diplomatique que politique ».

Le Président de la République également réaffirmé le soutien indéfectible de l'organisation aux frères et soeurs de la Palestine dans leur lutte légitime pour l'avènement d'un Etat indépendant et viable. Il a appelé pour y parvenir, les médias du monde musulman à faire preuve de plus de responsabilité en portant cette revendication le plus loin possible par une audibilité et une crédibilité à même d'être défendue. S'agissant du vécu quotidien du monde musulman, Ali Bongo Ondimba a dénoncé les mécanismes de déstabilisation caractérisés par la recrudescence de l'Islamophobie et le terrorisme et pour lesquels les médias de la Oummah islamique ont un grand rôle pédagogique à jouer. Il estime qu'une grande campagne d'information devrait permettre de donner un visage humain à l'Islam. Religion d'ouverture et de communication puisant sa force et sa perpétuité dans son encrage sur le monde, l'islam, selon Ali Bongo Ondimba vivra encore en côtoyant les autres religions divines, dans un espace géographique et humain commun.

C'est une véritable plaidoirie qu'a faite le Chef de l'Etat face à la montée de l'intégrisme religieux. Pour lui, lorsqu'on parle d'un monde islamique, on ne parle uniquement pas que des musulmans, mais de toutes les composantes de cette riche diversité, qui reflète la réalité de l'ouverture que porte l'Islam. Aussi, dira t-il, l'adhésion à l'OCI, du Gabon, pays laïc dont la population musulmane est de surcroît minoritaire, en est une parfaite illustration. Il a réitéré son appel à l'endroit des médias de la Oummah islamique afin qu'ils montent en première ligne pour promouvoir et diffuser largement les valeurs d'un Islam vrai, en vue de remédier à l'inquiétante méconnaissance de l'Islam qui alimente tous les préjugés à la base de l'Islamophobie ambiante.

Avant de clore son propos, le Chef de l'Etat a déclaré une guerre sans merci au terrorisme tout en fustigeant l'islamophobie et la combattant par tous les moyens. Une photo de famille entre le Chef de l'Etat et tous les délégués a mis fin à cette séance d'ouverture officielle.