3ème Conférence Interministérielle sur la Santé et l'Environnement en Afrique : Autour des ressources financières

Outre le rappel des recommandations de la déclaration  en 2008, de la réunion interministérielle sur la santé et l’environnement en Afrique, la rencontre de Libreville s’est achevée vendredi dernier au stade d’Angondjé.  Parmi les recommandations fortes, celles liées à des nouveaux défis, les experts sollicitent des gouvernements de fournir les ressources techniques et financières nécessaires pour soutenir la mise en œuvre du Plan d’action stratégique pour l’intensification des interventions en matière de santé et d’environnement en Afrique.

Réunis du 6 au 9 novembre à Libreville pour débattre des problématiques de l’environnement et son effet sur la santé, les travaux de la 3ème conférence interministérielle sur la santé et l’environnement en Afrique se sont achevés vendredi en fin d’après-midi au stade d’Angondjé au nord de Libreville. Durant ces quatre jours d’échanges, les experts de santé et d’environnement, plus de 350, venus de 52  pays africains ont fait entre autres les recommandations à nouer des partenariats avec les partenaires de développement, les organismes multilatéraux, le secteur privé et la société civile ; à accroître l’allocation de ressources et les investissements nationaux dans les plateformes, initiatives et programmes visant à atténuer l’impact des facteurs environnementaux sur la santé et augmenter les soins de santé primaires; à promouvoir le dialogue interpays entre les parties prenantes, tout comme les partenariats public-privé, notamment avec les organisations intergouvernementales, les banques de développement et les communautés économiques régionales.

Près d’un quart de la totalité des décès dans le monde et les coûts y associés sont imputables à des facteurs de risques environnementaux évitables et par le fait que, en Afrique, 23 % des décès prématurés sont imputables à des facteurs de risque tels que le mauvais assainissement, la qualité de l'air, l'accès limité à de l'eau potable, des produits chimiques et des déchets, des maladies à transmission vectorielle et des catastrophes naturelles.

Le continent est confronté à une double charge due aux maladies transmissibles et aux maladies non transmissibles, qui impose un coût économique et social très élevé et rend plus difficile l’atteinte des principaux objectifs de développement, notamment les cibles en matière de réduction de la pauvreté et de santé.

Conscient de cette gravité, le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Emmanuel Issoze Ngondet avait appelé, jeudi dernier, lors de l’ouverture de la réunion des ministres d'aller plus loin, notamment en termes de mobilisation des ressources matérielles et financières pour la mise en œuvre des plans nationaux, mais aussi en termes de clarification et de partage des responsabilités.

Le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, s’est exprimé sur le fait que la charge de morbidité importante de l'Afrique est imputable aux déterminants environnementaux qui comprennent les maladies à transmission vectorielle, la diarrhée, les maladies cardiovasculaires et respiratoires.

La Directrice régionale de l’ONU Environnement, Juliette Biao Koudenoukpo a insisté sur les nouveaux paradigmes qui déterminent les relations entre santé et environnement.

Denise Mekam’ne, ministre d’état à la Santé a insisté lors de la cérémonie de clôture sur la validation du plan stratégique santé et environnement 2019-2029. Il s’agit, pour elle, de relever les défis lesquels passent par un réel engagement politique et économique, parce que l’oratrice estime que ‘’ nos pays sont aujourd’hui victimes d’impacts négatifs liés aux changements climatiques’’. C’est pour cela que le membre du gouvernement gabonais invite à renforcer l’alliance stratégique santé-environnement pour atteindre les Objectifs de développement durables (ODD) et l’agenda 2063 de l’Union Africaine. La mobilisation des ressources s’avère dans tous les cas l’autre défi à relever pour les états africains s’ils veulent véritablement venir à bout des problématiques de l’environnement.