Déclarations de quatre membres du Gouvernement

Akanda, le 21 septembre 2016 - À l’occasion d’une conférence de presse tenue ce mercredi au ministère de l’Intérieur, les médias gabonais et internationaux représentés sur le territoire ont pu suivre les déclarations de quatre membres du Gouvernement, la Ministre d’État, Ministre de la Justice et des Droits humains, garde des Sceaux, Denise Mekam’ne, le Ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze, le Ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation, de la Sécurité et de l’Hygiène publiques, Pacôme Moubelet Boubeya, et le Ministre de la Défense nationale, Mathias Otounga Ossibadjouo.

Lors de son propos introductif, M. Bilie-By-Nze a indiqué que le Président de la République, SE. Ali Bongo Ondimba, avait – une nouvelle fois – appelé à la responsabilité de tous et de chacun, signe de son attachement à la paix et à l’unité de la Nation et témoignage de son impérieux souci de préserver la vie de chaque Gabonais.

À quarante-huit heures de le fin du délai légal imposé à la Cour constitutionnelle pour faire connaître le résultat de ses travaux, afin d’éviter que la haine, la barbarie et la violence ne prennent à nouveau le dessus pour semer la peur et la désolation, le Chef de l’État est prêt à rencontrer tous les candidats de la dernière élection présidentielle, y compris M. Ping, afin que plus aucun Gabonais ne trouve la mort sous prétexte d’une revendication démocratique dont les mécanismes de résolution sont prévus par la loi et connus de tous. « Cette volonté d’engager un dialogue républicain n’est pas nouvelle », a souligné le Porte-parole du Gouvernement. Dès l’annonce des résultats provisoires par le Ministère de l’Intérieur, Ali Bongo Ondimba avait évoqué « une très courte majorité » qui reflétait nécessairement des attentes majeures de la part du peuple gabonais. « Cette victoire au score serré nous oblige. Tous. », avait-il affirmé.

Prenant la parole, M. Moubelet Boubeya a prévenu : « Tous ceux qui veulent la violence ne feront face qu’à la stricte application de la loi ». Toutes les dispositions jugées nécessaires sont prises, du renforcement des contrôles à la protection des commerces, en passant par la sécurisation des institutions et des établissements scolaires. « Nous invitons chacun à éviter de participer à des attroupements publics et à continuer de cultiver la quiétude et la paix ». Le Ministre de l’Intérieur a affirmé détenir des éléments probants et documentés attestant d’une volonté de planifier des actions violentes sous-tendues par des moyens humains, matériels et financiers importants (petits groupes de guérilla en divers points, arrivée récente de Gabonais de l’étranger, transport d’étudiants, individus masqués derrière des noms de code, concentration identifiée de matériels inflammables). « Nous faisons tout pour protéger les populations et nous sommes déjà en train de démanteler ce réseau, dans le cadre et le respect de nos lois ».

« Je ne peux pas croire, a martelé le Ministre de l’Intérieur, que l'action politique porte à la destruction et au désordre. Ceux qui inspirent ou commandent de telles choses doivent savoir qu’ils ne sont, au bout du compte, que des justiciables qui devront répondre de leurs actions. Il n’est pas question qu’un seul Gabonais tombe à nouveau. Qu'ils sachent que ce ne sera pas acceptable ».

Invité à prendre la parole, le Ministre de la Défense nationale a indiqué avoir constaté « une tentative de mise en place d’un processus insurrectionnel de type militaire ». « Nous devons agir pour protéger la Nation et nos institutions choisies par le peuple, a insisté M. Otounga Ossibadjouo. Le Gabon est un état démocratique, doté d'institutions démocratiques. Notre rôle est d'assurer la paix et la sécurité de chacun partout et tout le temps. »

Devant les nombreuses caméras de télévision, face à la soixantaine de journalistes, la Ministre de la Justice a de son côté souhaité rappeler que le trouble à l’ordre public, la destruction de biens d’autrui, l’association de malfaiteurs, étaient punis par la loi. « Nous mettrons tout en œuvre pour que les dispositions légales soient respectées », a conclu Mme. Mekam’ne. « La paix est une valeur civilisatrice. La ligne rouge à ne pas franchir, c’est tout simplement la loi. »