Enseignement Supérieur: Malentendu dissipé entre le Gouvernement et les Syndicats

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Suite à un préavis de grève qu'ils avaient déposé sur la table du gouvernement, les membres des bureaux des syndicats des enseignants -chercheurs SNEC et FRAPE se sont retrouvés, le 5 février 2013 autour du Premier Ministre, Chef du gouvernement, Raymond Ndong Sima pour évoquer avec lui, les voies et moyens susceptibles de sortir de l'impasse dans laquelle était englué le dialogue et ont fumé le calumet de paix.

Avant d'écouter les différentes parties, Raymond Ndong Sima qui était assisté du Ministre Christiane Rose Ossoucah en charge du Budget, des Comptes Publiques et de la Fonction Publique et du ministre délégué auprès du Premier ministre, en charge de la Reforme administrative, Calixte Nsie Edang a informé ses interlocuteurs de ce que le contenu de leur courrier relevait certains points pourtant examinés et résolus par les pouvoirs publics et qu'il n'était nullement question d'un quelconque mutisme du gouvernement quant à la résolution de tous les points contenus dans leurs revendications.

Il leur a dit que, contrairement au contenu de leur cahier de charges, un effort considérable du gouvernement avait été fait dans le but de la résolution de leurs situations. Il a ainsi laissé entendre que depuis le 17 janvier 2013, instructions avaient été données au ministre du Budget afin de répondre favorablement au cahier de charge des enseignants. Raymond Ndong Sima a également rappelé que depuis le mois de mars 2012, le gouvernement entretenait des rapports étroits avec les centrales syndicales et qu'il fallait pour cela, donner des réponses cohérentes et durables aux problèmes posés.

Après cette entrée en matière, le Président du SNEC, Jean Remy Yama s'est réjoui de la promptitude avec laquelle le gouvernement avait répondu à leur demande. Il a relevé que sur les quatre points contenus dans leur cahier de revendications, seuls trois avaient été traités : il s'agit de la régularisation des situations des fonctionnaires de l'enseignement supérieur, le paiement des rappels des fonctionnaires et celui relatif à la subvention accordée au problème d'Angondjè. Donc, le point d'achoppement restait celui relatif à la mise en exécution des instructions du Président de la République.

Le Président du SNEC ira plus loin en insistant sur le fait que ces trois premiers points relevaient uniquement du droit, alors que le dernier devait être considéré comme un acquis. Prenant la parole en suite, le Premier ministre a fait savoir à ses interlocuteurs que les instructions du Chef de l'Etat n'avaient pas été habillées d'un texte d'application. Ce qui implique pour les bénéficiaires, une prise en compte de ce que le gouvernement a déjà fait jusque-là en vue de l'amélioration de leurs situations.

Sur la question de l'application des instructions du Président de la République relancée par Jean Remy Yama et après avoir rappelé le long cheminement ayant émaillé le processus d'amélioration des situations des enseignants depuis 2000, Raymond Ndong Sima a fait comprendre que la base de calcul des rappels dépendait de la régularisation des situations administratives. De même que pour le dossier d'Angondjè, le Premier ministre a dit aux enseignants chercheurs de ne pas en faire une question de droit, mais, une décision présidentielle.

Il a fait savoir aux uns et aux autres que, depuis le mois de mars 2012 à ce jour, des efforts ont été faits à l'endroit des enseignants chercheurs. S'agissant de la suite à donner à ce problème, le Premier ministre a suggéré que quelques précautions soient prises afin d'éviter certains égarements.

Pour Mambenga-Y Lagou Tom, président de FRAPE, il n'est point question de faire un quelconque bras de fer avec les pouvoirs publics à partir du moment où tout le monde reconnaît les efforts consentis par le gouvernement dans la résolution des problèmes des enseignants. Il a cependant déploré que dans la sous-région d'Afrique centrale, le Gabon soit le pays où les enseignants chercheurs étaient mal payés. Il souhaite que cet état de choses disparaisse afin de valoriser correctement le travail effectué par ceux en charge de la formation des élites de demain. Les enseignants du supérieur ont déclaré au Chef du gouvernement ne pas être tentés par des carrières politiques.

Mais soucieux du devenir des cadres du pays. A ce sujet, Raymond Ndong Sima a demandé à ses interlocuteurs de lui fournir dans les meilleurs délais, les éléments prouvant la situation salariale de certains de leurs collègues d'ailleurs en vue d'une confrontation. Il leur a également suggéré de voir dans quelle mesure ils pouvaient mener une discussion avec le gouvernement afin de concrétiser la promesse du Président de la République.

Au terme de ces échanges, les présidents du SNEC et de FRAPE se sont réjouis de la sérénité qui a prévalu tout au long des échanges avec le gouvernement. Ils ont aussi pris la ferme résolution d'envoyer dans de meilleurs délais, leurs réflexions et leurs propositions sur la table du gouvernement pour un examen en profondeur, sachant bien sûr que le seul point en négociation reste celui relatif à la mise en oeuvre des instructions du Chef de l'Etat, même s'il peut y avoir quelques accessoires en sus.

 Il a été décidé de la mise en place d'un groupe de travail à parité qui devra commencer son action dès le 6 février 2013. Avant de lever la séance, Raymond Ndong Sima a évoqué la nécessité de mettre en place un système cohérent de rémunération incluant les contraintes et les paramètres du social.