Discours du Ministre de la Santé à l'occasion de la célébration de la Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel 2016

Chers compatriotes, 

A l’instar de la Communauté internationale, le Gabon va célébrer, du 1er au 7 Août prochain, la Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel (SMAM). Qui nous permet, au travers d’actions visibles, de rappeler à chacun d’entre nous, l’importance capitale de l’allaitement maternel dans le bon développement et la survie de nos jeunes enfants.

Le thème retenu cette année << L’Allaitement, une clé du développement durable >>, a été choisi pour nous amener à réfléchir sur la façon d’évaluer notre bien-être dès le début de la vie et prendre soin du monde que nous partageons.

Et il interpelle encore plus le Ministère de la Santé car les résultats donnés par l’Enquête Démographique et de Santé 2012 sur cette thématique ont malheureusement montré qu’au Gabon :

-          32 enfants sur 100 sont mis au sein dans l’heure qui suit leur naissance ;

-          6 bébés sur 100, âgés de moins de 6 mois, sont nourris exclusivement au sein. Ce qui signifie que 96 nourrissons sur 100, de cette tranche d’âge, ne sont pas correctement alimentés ;

-          41% des enfants allaités ont reçu des aliments avant leur mise au sein ;

-          32% des enfants ne sont plus allaités à partir de l’âge de 6 mois ;

-          La durée moyenne de l’allaitement exclusif n’est que 1,1 mois au lieu des 6 mois préconisés ;

-          Et la durée moyenne de l’allaitement n’est que de 11,5 mois au lieu de 24 mois.

Donc les familles et plus particulièrement les mamans ne suivent pas les recommandations de l’OMS/UNICEF qui stipulent que :

-          De 0 à 6 mois l’enfant ne doit être nourri que par le lait maternel et rien d’autre, même pas l’eau, vu qu’il contient tous les éléments nutritifs essentiels au bébé.

-          Cet allaitement doit se poursuivre jusqu’à ses 2 ans ou plus, parallèlement à l(introduction d’aliments de compléments appropriés et sûrs.

Ces mauvaises pratiques alimentaires constituent un des facteurs favorisant la survenue de la malnutrition chez nos enfants. Car nous enregistrons encore un taux de 17% de retard de croissance dans la tranche d’âge des 0 à 5 ans.

A travers la notion de développement durable, les gouvernements et les citoyens se sont engagés, lors de la COP 21, à assurer une économie efficace ; socialement équitable et écologiquement soutenable.

L’allaitement maternel a donc toute sa place dans ce contexte international vu que c’est une source de développement à la fois vivable, viable et équitable.

-          Vivable  car l’allaitement maternel contribue à la survie, au développement et à la bonne santé des bébés ; il protège également la mère contre les hémorragies lors de l’accouchement et contre le cancer du sein et des ovaires. Son absence est donc facteur de risque médical aussi bien pour la santé des mamans que pour celle des enfants.

-          Equitable car le lait maternel est fabriqué sur mesure, gratuitement et est parfaitement adapté à la physiologie du bébé ; ainsi toutes les femmes peuvent assurer à leur enfant quelques soient leurs conditions de vie et de manière autonome, une alimentation adaptée et saine.

Chers mamans,

Alimenter ses enfants avec son propre lait, n’est-ce pas finalement le meilleur témoignage de tout l’amour et le respect d’une maman pour sa progéniture ?

S’il est bien un choix personnel, l’allaitement est avant tout un grand enjeu de société particulièrement en cette période de questionnement sur l’environnement et sur notre mode de vie.

Le respect des Droits de l’Enfant nous impose à tous le devoir d’intensifier nos efforts afin de promouvoir et de protéger l’allaitement maternel exclusif et continu et d’alerter sur les risques que présentent les substituts du lait maternel. Cela implique de mener des actions de sensibilisation à ces questions.

A cet effet, dans le cadre de la SMAM, le Ministère de la Santé, par l’intermédiaire du Centre National de Nutrition (CNN) et grâce à l’appui financier de l’UNICEF, procèdera prochainement à la rediffusion dans les médias, d’une série de spots relatifs à l’allaitement maternel. Nous avons tous un rôle à jouer pour atteindre les objectifs d’un développement durable.

Cette prise de conscience collective de notre responsabilité d’adultes et de parents sur le devenir de notre descendance doit, bien évidemment, se poursuivre inlassablement même en dehors de la Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel. Car, c’est tous ensemble que nous pourrons contribuer à améliorer les résultats liés à la survie de l’enfant dans notre pays.

Je vous remercie.